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L’UNION DES JEUNES

bratsberg. — Le même jour que la petite demoiselle Ragna…

thora. — Comment, mon père, tu savais ?…

bratsberg. — Oui, ma chère, je l’ai toujours su.

fieldbo. — Oh, monsieur le chambellan !…

thora. — Mais qui a ?…

bratsberg. — Une autre fois, mes petites demoiselles, vous parlerez moins haut, quand je serai à faire ma sieste derrière ma tenture.

thora. — Oh ! grand Dieu, tu étais donc derrière les rideaux ?

fieldbo. — Je comprends maintenant votre manière d’agir.

bratsberg. — Oui, mais comment avez-vous pu vous taire ?

fieldbo. — A quoi m’aurait-il servi de parler plus tôt ?

bratsberg. — Vous avez raison, ce qui est arrivé devait arriver.

thora (bas à Fieldbo). — Oui, tu sais te taire. Dans toute cette affaire Stensgard, pourquoi n’ai-je rien appris ?

fieldbo. — Quand un oiseau de proie tournoie autour d’un colombier, on surveille ses colombes, mais on n’est pas inquiet.

(Ils sont interrompus par Madame Rundholmen).

hejre (au chambellan). — Écoutez, pardonnez-moi y mais il faut que nous remettions notre procès à une époque indéterminée.

bratsberg. — Tu crois ? Je veux bien.

hejre. — Il faut que tu saches que j’ai accepté un