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THÉATRE

madame rundholmen. — Oui, il a besoin, parait-il, d’une somme énorme. Enfin, pourvu qu’il réussisse ! A vous aussi je souhaite du bonheur, vous allez être député, hein ?

stensgard. — Moi ? Quelle sottise t Qui dit cela ?

madame rundholmen. — C’est un ami de Lundestad qui l’a dit.


Scène II

HEJRE, MADAME RUNDHOLME

hejre. — Hé ! hé ! Bonjour ! je ne vous dérange pas ?

madame rundholmen. — A Dieu ne plaise !

hejre. — Tonnerre ! Quel chic ! Vous ne vous êtes jamais faite si belle pour moi !

madame rundholmen. — Naturellement ; c’est pour les célibataires qu’on se pare.

hejre. — Ah ! pour les prétendants, madame Rundholmen, pour les prétendants. Tant pis ! Mes procès me prennent tout mon temps…

madame rundholmen. — Allons donc ! On a toujours assez de temps pour se marier.

hejre. — C’est une erreur. Dans le mariage il faut que l’homme ait ses entournures libres. Enfin, si vous ne m’épousez pas, vous en épouserez un autre ; car vous vous remarierez.

madame rundholmen. — J’y pense de temps en temps.

hejre. — Ça se comprend. Quand on a connu les félicités du mariage !… Feu Rundholmen était un époux modèle.