HILMAR. — Oui, naturellement ! Il faut que ce petit reste à la maison et devienne un blanc bec comme tant d’autres.
RORLUND. — Mais pourquoi ne voyagez-vous pas vous-même ?
HILMAR. — Moi ? Malade comme je le suis ? En vérité, il ne se passe pas grand chose dans cette ville ; cependant on a toujours certains devoirs à remplir vis-à-vis de la société dans laquelle on vit. Il faut bien qu’il y ait au moins une personne ici qui tienne haut le drapeau intellectuel Oh ! comme il crie, celui-là !
RORLUND. — Qui donc crie ?
HILMAR. — Je ne sais pas. Ils parlent tous un peu fort là-dedans, et cela me rend nerveux.
MADAME RUMMEL. — Ce doit être mon mari, monsieur Tonnesen ; il a une telle habitude de parler de vant de grandes assemblées !…
RORLUND. — Les autres ne paraissent point parler bas non plus.
HILMAR. — Naturellement. Lorsqu’il s’agit de défendre sa bourse, alors… Tout finit par des questions d’intérêt matériel. Hou !
MADAME BERNICK. — C’est cependant mieux qu’autrefois où tant de choses se perdaient.
MADAME LYNGE. — Les affaires allaient-elles réellement si mal autrefois ?
MADAME RUMMEL. — Je puis vous l’assurer, madame Lynge ; et vous pouvez vous estimer heureuse de ce que vous n’étiez pas ici à cette époque.
MADAME HOLT. — Oui, bien des choses ont changé. Quand je me rappelle notre jeunesse !…