Scène II
fieldbo. — Bonjour, monsieur le chambellan ! Bonjour, mademoiselle !
bratsberg. — Ah ! vous voilà, oiseau de malheur !
fieldbo. — Ç’a été, en effet, un incident bien désagréable.
bratsberg (il regarde par la fenêtre). — Vous trouvez ? Vraiment ?
fieldbo. — Je crois que vous aurez remarqué que j’ai, pendant tout le temps, observé Stensgard. Malheureusement, en entendant dire qu’on allait jouer aux jeux innocents, j’ai cru qu’il n’y avait pas de danger.
bratsberg (il frappe du pied). — Etre mis au pilori par un pareil écervelé ! Qu’est-ce que mes invités ont dû penser de moi ? Que j’ai voulu bêtement acheter cet homme, ce… ce… comment Lundestad l’appelle-t-il ?
fieldbo. — Mais…
thora (sans être vue de son père). — Chut !
bratsberg (après un silence à Fieldbo). — Répondez-moi franchement, docteur, suis-je réellement plus sot que la généralité des hommes ?
fieldbo. — Pouvez-vous me poser une pareille question, monsieur le chambellan ?
bratsberg. — Enfin, comment se fait-il que j’ai été probablement le seul à ne pas comprendre que ce maudit discours était dirigé contre moi ?