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THÉATRE

court, on n’acquiert pas une pareille situation en un tour de main.

lundestad. — Non, naturellement, mais vous pourriez peut-être, pour le moment, vous contenter d’espérances.

stensgard. — D’espérances.

lundestad. — Seriez-vous opposé à l’idée d’une bonne dot, monsieur Stensgard ? Il y a de très riches héritières dans le pays, et pour un homme comme vous qui a de l’avenir et qui peut espérer arriver aux postes les plus élevés… Croyez-m’en, il n’en est pas une qui vous refusera si vous savez manœuvrer.

stensgard. — Surtout si vous venez à mon aide. Ah ! vous m’ouvrez là de bien larges horizons, de magnifiques perspectives ! Tout ce que j’espérais, tout ce que je désirais, mes rêves les plus lointains eux-mêmes deviennent de vivantes réalités.

lundestad. — Oui, ouvrons l’œil, monsieur Stensgard. Je vois que votre ambition est déjà éveillée. C’est bien, le reste ira tout seul. Merci, en attendant. Je n’oublierai jamais que vous avez bien voulu décharger mes vieilles épaules du fardeau du pouvoir.