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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

chantier le consul Bernick ; avant toutes choses, vous avez à remplir votre devoir envers la société du consul Bernick, car c’est elle qui nous fait tous vivre. Et maintenant, vous savez ce que le consul avait à vous dire.

AUNE. — Le consul ne me l’eût pas dit de cette façon, monsieur le comptable ; mais je sais qui je dois remercier pour cette leçon. Ce sont ces maudits marins américains. Ces gens là veulent que l’on travaille ici à leur manière et que…

KRAPP. — Oui, oui, oui. Je n’ai pas à discuter plus longtemps là-dessus. Vous connaissez maintenant l’opinion du consul. Veuillez donc avoir la bonté de retourner au chantier, car certainement vous y êtes nécessaire. Je vous rejoins à l’instant. Mille pardons, mesdames.

(Il salue, traverse le jardin et va dans la rue. Aune s’éloigne par la porte à droite. Rorlund qui, pendant cet entretien, a continué sa lecture à voix plus basse, finit peu de temps après et ferme son livre un peu bruyamment.)

Scène II

RORLUND, Mme RUMMEL et sa fille, Mme HOLT et sa fille, Mlle Martha BERNICK, Mlle Dina DORF, Mme LYNGE

RORLUND. — Et voilà, honorées dames, l’histoire est finie.

MADAME RUMMEL. — Oh ! que c’est instructif !

MADAME HOLT. — Et si moral !

MADAME BERNICK. — Vraiment, un pareil livre suggère bien des réflexions.