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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

BERNICK. — C’est vrai. Toi aussi, Lona, tu resteras toujours avec Betty et moi !

MADAME BERNICK. — Oui, Lona, avec nous.

LONA. — Et comment pourrais-je prendre la responsabilité de vous abandonner, jeunes gens qui venez à peine de vous retrouver ?… Ne suis-je pas mère adoptive par vocation ?… Martha, nous sommes les deux vieilles tantes… Que regardes-tu ?

MARTHA. — Je regarde comme le ciel s’éclaircit et comme il brille sur la mer ! Le Palmier a du bonheur.

LONA. — Oui, le bonheur aussi est à son bord.

BERNICK. — Nous autres, nous avons devant nous un avenir de travail long et sérieux, moi surtout. Mais je ne m’en effraie pas, car vous unirez vos forces aux miennes, vous toutes, si loyales et si sincères ! Je viens d’apprendre encore cette vérité que les femmes sont les soutiens de la société.

LONA. — Où as-tu pris cette morale, beau-frère ? (Lui mettant la main sur l’épaule.) Non, la liberté et la sincérité, voilà les vrais soutiens de la société.



FIN DES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ