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THÉATRE

vous avais fixé un délai trop court. Il faudra l’examiner avec soin et faire toutes les réparations nécessaires.

AUNE. — Vous serez obéi, monsieur le consul, et même avec les nouvelles machines.

BERNICK. — Très bien, Aune. Soigneusement et consciencieusement. Beaucoup de choses chez nous ont besoin de grandes réparations. Bonne nuit, Aune ?

AUNE. — Bonne nuit, monsieur le consul ; et merci, merci, merci !

(Il sort par la droite.)

Scène XXII

LONA. — Le voilà tous partis !

BERNICK. — Nous restons seuls. Mon nom ne brille plus en lettres de flammes ; aux fenêtres toutes les lumières sont éteintes.

LONA. — Souhaiterais-tu qu’elles fussent allumées ?

BERNICK. — Pour rien au monde ! Vous frissonneriez de terreur si vous saviez jusqu’où j’ai failli tomber. Il me semble que je guéris d’un long empoisonnement, que je retrouve le repos et le calme et que je pourrai redevenir bien portant et jeune. Oh ! venez plus près de moi ! Serrez-vous plus étroitement auprès de moi ! Viens, Betty ! Viens, Olaf, mon fils ! Et toi, Martha ! Par moment, il me semble que je ne t’ai pas vue depuis des années.

LONA. — Je le crois bien. Votre société est une société d’épicier : elle ne remarque pas les femmes.