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THÉATRE

et les faisait tuer, il ne pourrait plus dormir tranquille. Les choses ne se passent pas ainsi ailleurs. Si vous saviez comment parle celui qui est là ?…

RORLUND. — Qui ? L’Américain ?

BERNICK. — Oui, si vous l’entendiez raconter comment en Amérique… ?

RORLUND. — Il est ici ? Et vous ne me le dites pas ? je veux tout de suite…

BERNICK. — Cela ne vous avancerait à rien. Vous ne pouvez rien contre lui.

RORLUND. — C’est ce que nous allons voir !… Ah ! il est ici !…


Scène XII

RORLUND, BERNICK, JOHANN

JOHANN (Il parle dans la porte de la chambre de gauche qui est ouverte, le dos tourné à la scène.) — Oui, oui, Dina, c’est entendu ; je ne vous abandonne pas. Je reviendrai et nous arrangerons les choses.

RORLUND. — Pardon, que prétendez-vous dire ? Que voulez-vous dire ?

JOHANN. — Je veux que cette jeune fille, devant qui vous m’avez odieusement calomnié, devienne ma femme.

RORLUND. — Votre… ? Et vous espérez que ?…

JOHANN. — Qu’elle sera ma femme.

RORLUND. — Dans ce cas, je vais vous apprendre. (Il va jusques à la porte.) Madame Bernick, voulez-vous me faire le plaisir de venir, et vous aussi, mademoiselle