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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ


Scène X

BERNICK, WIEGELAND

WIEGELAND (il entre par la droite). — Votre très obéissant serviteur, monsieur le consul. Avez-vous un instant libre ?

BERNICK. — Je suis à vos ordres, monsieur Wiegeland.

WIEGELAND. — Je voudrais savoir si vous êtes d’avis que le Palmier prenne la mer demain ?

BERNICK. — Sans doute, c’est chose décidée.

WIEGELAND. — Je viens de voir le capitaine ; il m’a dit qu’il y avait tous les signes précurseurs d’une tempête.

KRAPP. — Le baromètre a beaucoup baissé depuis ce matin.

BERNICK. — Oui ? Serions-nous réellement menacés d’un orage ?

WIEGELAND. — Dans tous les cas d’un vent très fort. A vrai dire, il souffle dans la bonne direction.

BERNICK. — Hum !… Qu’en dites-vous ?

WIEGELAND. — Ce que j’en disais au capitaine. Le Palmier est dans les mains de la Providence. En outre, il ne fait d’abord que la traversée de la mer du Nord. Et en Angleterre, les frais sont si peu élevés que…

BERNICK. — Nous éprouverions probablement des pertes considérables, si nous attendions.

WIEGELAND. — Le navire est très solide ; en outre, il est assuré à sa valeur. Le danger est bien plus grand pour l’Indian Girl.