chez vous, chez moi, auprès de mes camarades, je serais inutile à tous, je serais banni de la société si…
BERNICK. — Aune, nous n’avons plus rien à dire à ce sujet.
AUNE. — L’Indian Girl prendra la mer demain.
(Court silence).
BERNICK. — Écoutez, je ne puis avoir l’œil à tout ; je ne puis être responsable de tout. — Vous m’assurez que ces réparations sont faites d’une manière irréprochable ?
AUNE. — Vous m’avez donné très peu de temps, monsieur le consul.
BERNICK. — Pouvez-vous me donner l’assurance que le radoubage est irréprochable ?
AUNE. — Le temps est beau ; nous sommes dans la bonne saison.
BERNICK (après un nouveau silence). — Avez-vous autre chose à me dire ?
AUNE. — Rien de plus.
BERNICK. — Ainsi l’Indian Girl prendra la mer.
AUNE. — Demain ?
BERNICK. — Oui.
AUNE. — Bien.
(Il salue et sort. Bernick reste un instant indécis ; puis il fait quelques pas pour le rappeler, mais s’arrête et reste la main sur la clef, très trouble. Krapp ouvre la porte et entre)
Scène IX
KRAPP (à demi-voix). — Ah ! Il était ici ? A-t-il avoué ?