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CATILINA

L’ennemi déclaré de toute injustice,
L’ami des opprimés et des faibles,
L’homme enfin qui brûle du désir insatiable
De renverser les puissants du jour.

AMBIORIX

Quoi ! le noble peuple romain ?… Réponds-nous donc,
N’abuse pas plus longtemps de la crédulité des étrangers que nous sommes !
Rome n’est-elle plus ce qu’elle fut jadis :
La terreur des puissants et la protectrice des faibles ?

CATALINA, désignant Rome.

Gaulois ! voyez-vous là-haut sur la colline,
L’orgueilleux et puissant Capitole ?
Voyez comme sous les rayons suprêmes du soleil couchant,
Il étincelle et brille
D’une flamme rougeâtre.
Eh bien ! c’est l’image du dernier éclat dont brille Rome,
Car déjà la liberté s’évanouit dans l’ombre de la tyrannie !
Cependant un nouveau soleil apparaîtra bientôt dans son ciel lumineux
Et de ses purs rayons il dispersera la nuit sinistre.

(Il s’éloigne.)