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PREFACE

de Solness, ci nous constatons avec regret que l'Ibsen des débuts avait des procédés bien plus simples.

La simplicité, l’ordre et la clarté toute latine, voilà ce qui nous fait regretter Calilina. Madame Inger à Ostraat et la fête à Solhaug quand nous comparons ces œuvres de jeunesse avec celles de la maturité du grand poète.

C’est donc, à vrai dire, un nouvel Ibsen que nous voulons présenter ici, un Ibsen très clair, très net, très simple, très classique quoique le sujet de ces trois œuvres plus haut citées soit au moins aussi palpitant et aussi humain que celui de ses dernières pièces.

Et si après une longue étude des œuvres de jeunesse et de virilité saine et forte du maître qui nous donna Catilina, Madame Inger à Ostraat du grand poète, nous n’admirons ni ne comprenons davantage les dernières pièces symboliques, du moins nous avons appris à aimer mieux l’œuvre Ostraat, la Fête à Solhaug, la Comédie de l’amour, les Revenants, Maison de poupée, les Guerriers à Helgolaud, les Prétendants à la Couronne, L’ennemi du peuple et tant d’autres drames d’une si pénétrante émotion.

Quand le Snobisme aura changé d’objet, quand l’engouement français pour les pièces les plus obscures d’Ibsen où l’on sent déjà la fatigue de l’âge, aura cessé, on reviendra avec plus d’admiration aux œuvres admirables que nous avons plus haut citées.