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CATILINA
CATILINA

Si tu peux lire mon destin, fais-le moi connaître alors.

L’OMBRE

Non, c’est seulement derrière la porte sombre de la mort
Que disparaissent les voiles qui entourent
Les faits terribles ou les actes superbes
De l’avenir.
Moi, qui suis un esprit et qui sais,
Je te dirai seulement ceci :
Tu succomberas par ta propre main,
Et néanmoins c’est un autre qui te donnera la mort.

(L’ombre disparait dans un brouillard.)

CATILINA, après une pause.

Disparu ! Etait-ce un rêve ?
Non, non ! Il était là ! Les rayons de la lune
Effleuraient son masque funèbre.
Oui, je l’ai bien reconnu :
C’était le dictateur ; l’homme de sang
Oui est sorti de son tombeau pour m’effrayer ;
Il craignait de perdre la couronne de la victoire,
Non celle de la gloire,
Mais celle de la terreur,