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CATILINA

Ecoutez-moi, mes amis,
D’abord, je veux gagner à notre cause
Tout citoyen animé de l’amour de la liberté,
Tout citoyen qui place au-dessus de tout
La gloire du peuple et le bonheur de la patrie.
L’ancien esprit romain vit encore,
Sa dernière étincelle n’est pas tout à fait morte,
Et, en attisant son feu elle lancera bientôt des flammes
Plus vives que jamais.
Hélas ! depuis trop longtemps les noires ténèbres de l’esclavage
Enveloppent Rome.
Contemplez le pays ; quoiqu’il semble encore
Fier et puissant, il est sur le penchant de la ruine ;
Il faut qu’une main ferme
Saisisse les rênes du gouvernement,
Il faut tout abattre et tout reconstruire,
Et, pour commencer, il importe, en la secouant,
De réveiller ce peuple paresseusement endormi.
Pour anéantir la puissance des misérables
Qui empoisonnent les âmes et étouffent
Les derniers germes de la vie.
Voyez-vous, c’est la liberté des citoyens que je veux,
Et l’esprit de solidarité
Qui autrefois régnait ici,
Je veux faire revivre l’âge heureux