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avec le verset : Et contre la méchanceté des [sorcières) qui soajflent sur des nœuds. — « II prononça cette formule, dit Aïcha, sur chacun des nœuds qui avaient servi à l'ensorceler, et chaque nœud se défit aus- sitôt de lui-même. •

La pratique de la magie était très-répandue chez les Chaldéens de la race nabatéenne et chez les Assyriens, peuples qui formaient la population de Babel. Le Coran en parle souvent, ainsi que l'histoire. Lors de la mission de Moïse , la magie jouissait d'un grand crédit à Babel et en Egypte; aussi les miracles opérés par ce prophète étaient- ils du même genre que ceux, dont les magiciens s'attribuaient la fa- culté et dont ils s'occupaient à l'envi. Les lierbi (anciens temples) de la haute Egypte oÉFrent encore des traces de cet art et fournissent de nombreux témoignages de son existence. Nous avons vu , de nos pro- pres yeux, un de ces individus fabriquer l'image d'une personne qu'il voulait ensorceler. (Ces images se composent) de choses dont les qualités ont un certain rapport avec les intentions et les projets de l'opérateur et qui représentent symboliquement, et dans le but d'u- nir et de désunir, les noms et les qualités de celui qui doit être sa victime. Le magicien prononce ensuite quelques paroles sur l'image qu'il vient de poser (devant lui), et qui oflFre la représentation réelle ou symbolique de la personne qu'il veut ensorceler; puis il souille et lance hors de sa bouche une portion de salive qui s'y était ramassée et fait vibrer en même temps les organes qui servent à énoncer les lettres de cette formule malfaisante; alors il tend au-dessus de cette image symbohque^ une corde qu'il a apprêtée pour cet objet, et y met un nœud, pour signifier^ (^"'^ ^g't avec) résolution et persis- tance, qu'il fait un pacte avec le démon qui était son associé dans l'opération, au moment où il crachait, et pour montrer qu'il agit P. 1 29. avec l'intention bien arrêtée de consolider le charme. A ces procédés'

  • Les manuscrits C et D et l'édition de ' Littéral, t présageant. •

Boulac portent i>5*-»-il, à laplacede tjs*-l[. ' Littéral, «à cet édifice. » Peut-être de-

Cette dernière leçon me parait inadmis- vons-nous lire aaàII «l'intention.» sible.

Prolégomènes. — iii. a3

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