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D'IBN KHALDOUN. 97

deux manières. Selon la première, l'essence éternelle est cachée dans les êtres qui ont eu un commencement, tant dans ceux qui se laissent p. 68. apercevoir par les sens que dans ceux qu'on aperçoit par l'entende- ment, et elle est identique avec ces deux classes d'êtres. Tous (ces êtres, disent-ils,) sont des manifestations externes de r(ètre) éternel, et celui-ci en est le recteur, c'est-à-dire, il les maintient dans l'exis- tence. Cela signifie que, sans lui, ils n'existeraient pas. Telle est la doctrine de ceux qui croient à Y établissement. La seconde opi- nion est celle des partisans de Vanité absolue (el-ouelida'1-motlaca). Il semblerait que ceux-ci s'étaient aperçus que la doctrine des par- tisans de ['établissement renfermait l'idée de la non-identité, idée tout à fait opposée à celle qui est indiquée par le terme unification; aussi ont-ils rejeté la non-identité de r(ètre) éternel et des créatures, en ce qui concerne l'essence, l'existence et les attributs; et ils ont re- gardé comme erronée la doctrine qu'il y avait non-identité (entre l'être éternel] et les manifestations extérieures qui se laissent aper- cevoir par les sens et par l'entendement. « Ces manifestations (di- sent-ils) sont des perceptions humaines, lesquelles sont des ouehm (c'est-à-dire des illusions). » Ils ne veulent pas exprimer par ouehm l'idée que ce terme comporte en tant qu'il entre dans la catégorie dont les mots eîlm (savoir), dhann (opinion) et chekk (doute) font partie^; au contraire , ils veulent déclarer que toutes (les perceptions humaines) sont réellement des non-êtres qui ont seulement une exis- tence (apparente)'^ dans la faculté perceptive de l'homme. « 11 n'y a réellement point d'existence (disent-ils), soit externe, soit interne, excepté pour r(èlre) éternel. » Plus loin, nous tâcherons d'expliquer cela autant que nous le pourrons; car on essayerait en vain de s'en rendre raison à l'aide de la spéculation et de la démonstration, comme cela se fait dans l'examen des perceptions purement hu-

mol taoahtd, mais il s'est efforcé de la dé- ' Voy. la i" partie, p. 199.

guiser. (Voy. A^o/iceseJ £x/r«i/5, loin. XII, ' Pour rendre le texte arabe inteHigible

pag. 345 et suiv.) Celte équivoque ne sau- il faut insérer le mot l^ avant .^y^). rail se rendre dans une traduction.

Prolégomènes. — m. i3

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