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��PROLEGOMENES

��P. 75,

��(Lui,) la prunelle de (nos) yeux, ne trouva dans aucun de vous une paupière pour le proléger; (il était là) comme un cœur auquel les côtes (qui l'entourent) ne servent plus de défense.

Vous n'êtes que des lions de Khaliya', dont chacun tient l'oreille attentive à chaque bruit.

ô Tachefîn ! fournis une excuse à ton armée; dis que c'était la nuit et le destin irrésistible (qui causèrent ce malheur).

Dans la même pièce, il parle en ces termes de l'art de la guerre :

Je t'offre, sur la stratégie, des instructions auxquelles les rois de Perse avant toi attachaient une grande importance.

Je ne prétends pas m'y connaître; mais (je te présente) un aide-mémoire utile aux vrais croyants et fait pour les encourager^.

Revêts une de ces doubles cottes de mailles que Tobbâ, l'habile ouvrier, avait léguées (à son héritier)^.

Prends une épée indienne à la lame mince; elle est plus tranchante (que les ■autres) et entame mieux les cuirasses.

Tiens prêt un corps de guerriers montés sur des chevaux rapides qui te ser- viront de forteresse inébranlable.

Retranche ton camp à chaque halte, soit que tu poursuives l'ennemi vaincu, soit qu'il te poursuive.

Campe sur le bord du fleuve; ne le traverse pas (pour camper) , et qu'il sépare ton armée* de celle de l'ennemi.

Attaque-le le soir; en l'appuyant sur la justice tu auras le meilleur des sou- tiens.

��' Selon le Meraced, Khafiya était un marécage couvert de roseaux et situé dans le voisinage de Roufa. Il était fréquenté par des lions qui , d'après ce que le vers de Sîrafi paraît indiquer, n'étaient pas très-redoutables.

" Pour (jfljc , lisez (jo^ •

' Pour «jbuaJt, il fiaut probablement lire wL«Jl et traduire ainsi : « le fabricant de larges cottes de mailles. » Dans le Mo- fassel, traité de grammaire de Zamakli- cheri, p. l°A, nous lisons : (jb'.>j).w./« Lfc^Jjt. «li' ^L«JI f^^ )\ ^jl.i U*L-àJ', c'est-à-

��dire, tous les deux portaient des cottes de mailles faites par David ou par ce fa- bricant d'amples colles de mailles, le Tobbâ. Selon le Coran (s. xxxiv, v. 10), David, père de Salomon, travaillait le fer avec une grande facilité et en faisait des cottes de mailles. D'après le vers cité par Zamakhcheri et celui de Sîrafi, un des Tobbâ, ou rois du Yémen, possédait le même talent; mais ce fait n'est pas connu des historiens ni des commentateurs que j'ai consultés.

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