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D'IBN RHALDOUN. 73

qui s'étaient ensuite emparés de tout le Maghreb et de l'Espagne, et qui agissaient sous l'influence des mœurs agrestes qui formaient alors p. 63. leur caractère distinctif, abolirent cet usage. Plus tard, quand leur domination se fut affermie, et que leur empire eut obtenu sa part de prospérité, Yacoub el-Mansour , le troisième souverain de leur dy- nastie, rétablit la macsoura dans les mosquées, et, depuis lors, tous les souverains du Maghreb et de l'Espagne en ont conservé l'usage. Passons à la prière insérée dans le prône qui se prononce du haut de la chaire. Dans les premiers temps, les khalifes y présidaient en personne et invoquaient sur eux-mêmes la bénédiction de Dieu, après avoir prié Dieu de bénir Mohammed et les Compagnons. Le premier qui fit construire une chaire fut Amr Ibn el-Aci; il s'en servit après qu'il eut bâti (dans le vieux Caire) la grande mosquée qui porte son nom. (Le khalife) Omar (en ayant eu connaissance) lui écrivit en ces termes : " J'ai appris ' que tu te sers d'une chaire au moyen de laquelle tu te places au-dessus des tètes des vrais croyants. Ne te suffit-11 pas^ de te tenir debout, par terre, et de les avoir derrière tes talons? Brise-la, je te l'ordonne! » Le luxe s'étant introduit dans l'empire, les khalifes confièrent à des lieutenants le soin de présider , à la prière et de réciter le prône, chaque fois que des circonstances les empêchaient eux-mêmes de se rendre à la mosquée. Quand cela arrivait, le prédicateur, étant monté en chaire, introduisait le nom du khalife dans le prône et le préconisait, en priant Dieu de lui ac- corder la grâce de faire le bonheur de l'univers. On pensait qu'une invocation faite en ce moment ne manquerait pas d'être exaucée, et l'on tenait de bonne autorité que les premiers musulmans avaient dit : 1 Celui qui fait une prière sainte et pure doit l'offrir pour le sou- « verain. » Le premier qui, en prononçant le prône, pria pour le khalife, fut Ibn Abbas, qui gouvernait alors la ville de Basra au nom d'Ali. Il disait : « Grand Dieu! aide Ali dans^ sa juste cause. » Depuis lors cet usage s'est maintenu. On priait d'abord pour le khalife seul;

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Proléi'omènes. — ii. lo

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