Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/487

Cette page n’a pas encore été corrigée

vidus qui s’occupaient de cette hranche de science) se montraient beaucoup moins exigeants sur ces conditions et rapportaient un grand nombre de traditions, tout en y allant de la meilleure foi. Après la mortd’Abou Hanîfa, ses disciples se relâchèrent beaucoup de la rigueur de ces conditions et publièrent des traditions en quantité. C’est ce que fit Et-Tahaoui ’, dont le mosned forme un gros ouvrage, qui est cependant loin d’égaler en mérite les deux Sahîhs (celui d’El-Bokhari et celui de Moslem). El-Bokhari et Moslem observèrent, dans la com- position de leurs recueils, les conditions universellement acceptées par les grands docteurs, ainsi qu’ils le déclarent eux-mêmes, tandis P. 4oti. qu’Et-Tahaoul en admettait qui n’étaient pas généralement reconnues. Ainsi, par exemple, il appuyait ses traditions sur l’autorité d’indivi- dus dont on ignorait le caractère et les antécédents. Cela suffit^ pour assurer la préférence au Sahîh d’El-Bokhari et à celui de Moslem, et même aux autres recueils de Sonna généralement reçus; car les conditions qu’Et-Tahaoui exigeait pour l’authenticité de ses traditions étaient beaucoup moins rigoureuses que celles dont les compilateurs de ces ouvrages avaient regardé l’observation comme nécessaire. Aussi dit-on, au sujet des deux Sahîhs, qu’on doit les accepter hardiment, parce que tout le monde avoue que leur contenu est authentique et remplit toutes les conditions universellement admises. Cela étant ainsi, on ne doit rien penser de mal à l’égard des docteurs (qui n’ont rapporté qu’un petit nombre de traditions); il faut toujours avoir d’eux l’opinion la plus favorable et chercher de bonnes raisons pour les justifier.

[On compte’, au nombre des sciences qui se rattachent aux traditions, l’application des règles do critique dont nous avons parlé aux principaux recueils, afin de montrer pourquoi on a rangé plusieurs traditions sous certains titres et dans certains chapitres, plutôt

’ .\bou Djafer Ahmed et-Tahaoui , doc- * Pour IjJi. lisez Ij^-a-U.

leur du rile chaféite, remplit à Baglidad ’ Ce paragraphe manque dans i’édi-

les fonctions de professeur et mourut lion de Boulac cl dans les manuscrits C

dans cette ville, l’an 4o6 (1016 de J. C). el D.