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sulmane jusqu'à celui qui a promulgué l'islamisme et qui nous l'a communiqué de la part de Dieu. S'ils ont rapporté peu de traditions, c'est parce qu'ils redoutaient les attaques que l'on pourrait diriger contre ces renseignements et les défauts qui poun-aient se rencontrer' dans leurs voies, et surtout parce que la généralité des hommes est plutôt portée à blâmer qu'à approuver. Chacun de ces imams se vit donc obligé, en conscience, de laisser de côté toutes les traditions, voies et isnads dans lesquels des imperfections se présentaient et, comme ils possédaient beaucoup de traditions dont les voies étaient quelquefois faibles, ils n'en rapportèrent qu'un petit nombre. Les docteurs du Hidjaz en ont donné au public plus que ceux de l'Irac, parce que Médine (la ville qu'ils habitaient) était devenue le siège de l'émigration (depuis que Mohammed s'était enfui de la Mecque), et qu'elle formait l'asile où ses compagnons s'étaient réfugies. Ceux d'entre les Compagnons qui (dans la suite) passèrent en Irac étaient trop occupés à combattre les infidèles pour enseigner les traditions. Celles qu'Abou Hanîfa a rapportées sont peu nombreuses, parce qu'avant d'en avoir reconnu l'exactitude et d'avoir constaté la probité des personnes qui les avaient rapportées, il exigeait rigoureusement que toutes les conditions d'authenticité fussent parfaitement rem- plies. Il se montra très- difficile, et, [comme toute tradition paraît faible si on la soumet à une critique trop sévère, il] n'en rapporta que très-peu^. Bien que les traditions provenant de lui soient peu nombreuses, il est loin d'être vrai que ce docteur ait renoncé, de propos délibéré, à en rapporter. Loin de lui une pareille imputation! Ce qui prouve qu'il était un des plus grands docteurs en traditions et des plus consciencieux, c'est la grande autorité dont son système de droit jouit chez les musulmans, et la confiance qu'ils mettent en l'auteur et dans ses opinions, soit qu'il approuve, soit qu'il rejette. Les autres traditionnistes, c'e.st-à-dire la grande majorité (des indi-

Pour wijij', je lis ,f»)*J avec l'édi- "^-'5; t-^' l)""* i^^^-^' Igçoh offerte par tioii de Boulac. les manuscrits C et D.

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