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4fê PROLÉGOMÈNES

p. 4o2. [On voit', à l'inspection de ces titres , qu'un certain rapport doit exister entre eux et les traditions qui les accompagnent; mais, dans^ un assez grand nombre de cas, ce rapport est difficile à saisir, et cela a donné lieu à de longues disquisitions. Aussi, pour citer un exemple de ces difficultés, nous indiquerons le chapitre intitulé Kitab el-ften (chapitre sur les calamités), où se trouve un sous-cha- pitre portant le titre de L Abyssin aax petites jambes (Dhou '1-Soueï- cateïn) détraira ^ la Caaba, et olFrant ensuite ce passage : « Dieu très-haut a dit : Et lorsque nous éfablimes la maison sainte pour être la retraite et l'asile des hommes.» (Sour. ii, vers. 119.) L'auteur n'y ajoute plus rien, de sorte qu'on n'aperçoit pas le rapport qui peut exister entre le titre et le contenu du chapitre. Quelques docteurs ont tâché de lever la difficulté en disant qu'El-Bokhari avait écrit d'abord les titres de chapitre dans son brouillon et distribué ensuite les traditions dans les chapitres au fur et à mesure qu'il se les rap- pelait. « Mais il mourut, disent-ils, avant d'avoir rempli tous les cha- pitres, et l'œuvre fut ensuite lue et enseignée dans cet état. » J'ai entendu expliquer la difficulté d'une autre manière par les anciens élèves d'Ibn Bekkar, cadi de Grenade, qui trouva le martyre sur le champ de bataille, l'an 7/ii ( i3/io de J. C), en combattant les chré- tiens à Tarifa *, et qui possédait une connaissance parfaite du Sahih d'EI-Bokhari. Selon lui, l'auteur avait adopté ce titre de chapitre dans le but de faire comprendre le sens du verset du Coran, en indi- quant que l'immunité de la maison sainte n'était pas prédestinée (pour toujours), mais /) rescn/e (par une loi révocable), et de montrer que la difficulté provenait de ce qu'on avait expliqué le mot établîmes par

' Ce paragraphe ne se trouve que dans l'an i34o, par les armées d'Abou '1-Had-

le ms. A et la traduction turque. djadj, sultan de l'Andalousie, et d'Abou

' Je lis <J à la place de «•'. 'IHacen, roi des Mérinides. Alphonse XI,

' Pour i_xJyC, li'icz CJ^ avec le tra- roi de Léon et de Caslille, secondé par Al-

ducteur turc et les manuscrits du Sahîh. phonselV, roi de Portugal, se porta au se-

  • La forteresse de Tarifa, enlevée aux cours de la place et mit les musulmans en

Mérinides, l'an 1273, par S:<nclie IV, pleine déroute. Algeciras tomba bientôt

roi de Léon et de Caslille, fut assiégée, après au pouvoir des chrétiens.

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