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D'IBN KHALDOUN. 455

tèmes de lecture) servent de bases à la lecture exacte du Coran. Quel- ques personnes y ont ajouté d'autres systèmes; mais ceux-ci, aux yeux des docteurs versés dans la science de la lecture coranique, ne s'ap- puient pas sur des traditions aussi sûres que les premiers. Les sept leçons sont bien connues par les livres qui traitent de cette matière.

La transmission de chacune des sept leçons par une voie authen- tique n'est pas admise par quelques, docteurs. Selon eux, ces leçons ne sont que de certaines manières d'après lesquelles on énonçait le texte coranique; or les manières d'énoncer (de vive voix) ne se lais- sent pas fixer avec exactitude. « Mais cela, disent-ils, ne porte aucune P- ssg. atteinte à la certitude de la voie traditionnelle par laquelle le Co- ran (lui-même) nous est parvenu. » La grande majorité des docteurs repousse cette opinion et soutient que chacune de ces leçons a été transmise par une voie parfaitement sûre. D'autres sont d'avis que la tradition des leçons est certaine, à l'exception toutefois de la partie qui dépend de renonciation , comme , par exemple , la prolongation de l'e'/i/^ et l'adoucissement du hamza^ : « La voie de l'audition, disent-ils, ne nous fournit aucune connaissance au sujet de la manière dont les modifications de ces lettres doivent se faire; » et cette opinion est !a bonne.

Les (sept) leçons et la manière de les réciter continuèrent à se transmettre parmi les lecteurs, jusqu'à ce qu'on eût mis par écrit et enregistré dans des recueils les connaissances scientifiques. Alors les leçons furent mises par écrit avec les autres^ sciences et formèrent l'objet d'un art particulier, d'une science sui generis. Cet art se pro- pagea parmi les peuples de l'Orient et de l'Espagne, et passa, de génération en génération, jusqu'à ce que Modjahed * eût établi sa souveraineté dans l'Espagne orientale. Ce prince, ancien client de la famille d'ibn Abi Amer", avait cultivé cette branche de connais-

' Voyez la Grammaire arabe de M. de ^ Voy. la traduction de Maccari , vol. II,

Sacy, 2° édilion, t. I, p. 72 et 100, et le p. 237, de M. de Gayangos, et YHist. des

tome VIII des Notices et Extraits. musulmans d'Espagne de M. Bozy, t. II , p. 4-

' Pour LAvS , lisez U^. * Il s'agit du célèbre visir Ël-Mansour,

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