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D'IBN KHALDOUN. * 453

[nahoa); une autre, la rhétorique [beïan), et une autre, les belles- lettres [adeb), ainsi que le lecteur le verra quand nous traiterons de ces sciences.

Toutes les sciences traditionnelles appartiennent spécialement à P. 387. la religion musulmane et à ceux qui la professent. Il est vrai que, en principe général, des sciences analogues doivent se trouver chez les peuples des autres communions, sciences qui diffèrent toutefois de celles-ci, bien qu'elles soient de la même espèce. En effet, les sciences' islamiques se rattachent à la loi que Dieu révéla au législateur et que celui-ci fut chargé de communiquer aux hommes. Elles ont ceci de particulier qu'elles diffèrent des sciences des autres peuples, l'isla- misme ayant annulé les autres religions; aussi doit-on s'éloigner des sciences dépendant des religions qui existaient avant l'islamisme; il n'est pas permis de les étudier, car la loi défend la lecture d'autres livres révélés que le Coran. Le Prophète a prononcé cette parole : « Ne dites pas à ceux qui possèdent des livres révélés : Vous êtes dans le vrai, ou vous faites des mensonges; mais dites-leur : Nous croyons à ce qui nous a été révélé et à ce qui vous a été révélé ; votre Dieu est le nôtre. » Ayant vu Omar qui tenait à la main une feuille du Pentateuque ^, il se fâcha au point de laisser paraître sur sa figure l'expression de la colère, et il lui dit : « Ne vousai-je pas apporté une doctrine claire et pure.** Par Allah! si Moïse vivait encore, il ne saurait s'empêcher de me suivre. »

Les sciences traditionnelles qui se rattachent à la loi islamique reçurent des musulmans des encouragements sans bornes, et les per- sonnes qui s'adonnaient à leur étude en acquirent une connaissance d'une profondeur sans égale. On dressa la terminologie de toutes les sciences, on les disposa par classes et on leur donna une beauté et une élégance qui n'ont jamais été surpassées. Il y avait à cette époque pour chaque science des hommes^ que l'on pouvait consulter (et dont

' Je lis AjXs. , avec l'édition de Boulac breu ; il y avait donc de son temps une et les manuscrits C et D. traduction arabe du Pentateuque.

  • Oniarne savait probablement pas l'hé- ' Pour Jo.j, lisez jU.^.

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