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fils d'EI-Hakem, fils de Hicham, fils d'Abd er-Rahman, le premier des Omeïades qui entra dans ce pays. Ce prince reçut Ziryab avec des honneurs extraordinaires : il monta à cheval pour aller au-devant de lui, le combla de dons, de concessions et de pensions, l'admit au nombre de ses convives habituels et lui assigna une place honorable à la cour^. La connaissance de la musique, laissée par Ziryab comme un héritage à l'Espagne, s'y transmit de génération en génération, jusqu'à l'époque où les gouverneurs des provinces et des villes se furent rendus indépendants. Elle était très-répandue à Séville, et, lors de la décadence de cette ville, elle passa en Ifrîkiya et dans le Maghreb, pour s'introduire dans les villes de ces pays. On en trouve encore quelques restes, malgré le déclin de la civilisation et l'affai- blissement des empires africains.

La musique est le dernier art qui se produit dans les sociétés ci- vilisées, parce qu'elle est un de ceux qui naissent lorsque l'empire est parvenu à un haut degré de prospérité. Elle ne s'y montre qu'à une seule condition : la population de l'endroit doit être désœuvrée et aimer les divertissements. Elle est aussi le premier art à disparaître quand la civilisation est entrée dans son déclin. Dieu est le Créateur.

P. 362. Les arls, el surtout ceux de l'écriture et du calcul, ajoutent à l'ititelligence

des personnes qui les exercent.

Nous avons fait observer, dans ce traité^, que, chez l'homme, l'âme raisonnable existe d'abord en puissance , et que son passage de la puissance à l'acte s'opère par facquisition de connaissances et de perceptions , fournies d'abord par les choses sensibles , et ensuite par la faculté spéculative. (Cela continue) jusqu'à ce qu'elle devienne perception en acte et intellect pur. Elle est dès lors une essence spirituelle, et son être est parvenu à la perfection^. Mais, pour amener

' On peut consulter, pour l'histoire de musulmans d'Espagne, de M. Dozy, t. II,

ce célèbre musicien elarbilereleganliarum , p. 89 et suiv. la traduction de Maccari , par M. de Gayan- ' Voy. iai" partie, p. 219.

gos , vol. II , p. 1 1 6 et suiv. et l'Histoire des ' C'est r6VTeA^;fe(a d'Aristote.

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