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unes se distinguent facilement des autres, et cela sans qu'on ait dé- rogé à l'usage de joindre ensemble toutes les lettres du même mot, excepté celles qu'on est convenu de ne pas unir (aux suivantes) quand elles commencent une syllabe; telles sont: Yélif, le ra, le za, le dal, le dhal et quelques autres, tandis qu'on les unit aux lettres qui les précèdent dans le même mot.

Les (commis) écrivains des temps modernes se sont accordés à réunir certains mots les uns avec les autres et à supprimer certaines lettres en suivant des règles qui ne. sont connues que d'eux et qui sont étrangères à tout le reste des hommes. Tels sont les écrivains employés dans les bureaux du sultan et les greffiers des cadis. Ils ont probablement adopté cet usage, qui leur est spécial, parce qu'ils ont beaucoup de pièces à écrire, que la connaissance de leur écriture est assez répandue dans le public pour qu'un grand nombre de per- sonnes étrangères à leurs fonctions comprennent la signification de ces groupes conventionnels. S'ils ont à communiquer par écrit' avec des personnes qui ne comprennent pas ces groupes, ils doivent laisser de côté ce système et faire tout ce qui leur est possible pour écrire d'une façon claire et intelligible. Sans cela , leur écriture serait comme une écriture étrangère, parce qu'il y a absence d'une convention ré- ciproque et antérieure entre les deux parties. Cela n'est excusable^ que dans les écritures de ceux qui dressent les étals' des revenus du gouvernement et les rôles des armées, parce qu'il est du devoir de ceux-ci de dérober ces renseignements à la connaissance du public; P. Sdg. car ce sont là des choses d'administration qu'on doit tenir secrètes. En ce cas, ils emploient très -habilement un procédé qui leur est tout à fait spécial : c'est une sorte d'énigme qui consiste à désigner les lettres par les noms d'aromates ou de fruits, ou d'oiseaux, ou de fleurs, ou bien à remplacer les formes reconnues des lettres par d'autres formes, qu'eux et leurs correspondants se sont accordés à em-

' Le mot (jSUi se trouve dans les ma- ' Voyez, pour cette signification du mol

nuscrits, mais il est évidemment de trop. J-f , la première partie de cette tradut»- ' Variante: jjjo. lion, p. 364, note a.

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