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396 PROLÉGOMÈNES

menki, qui l'avait prise dans un écrit' d'Abou Abd-Allah Ibn Mofrah. Celui-ci la tenait d'Abou Saîd Ibn Younos, qui l'avait reçue de Mo- hammed Ibn Mouça Ibn en-Noman, qui l'avait entendue de la bouche de Yahyalbn Mohammed Ibn Hachîch, qui l'avait reçue d'Omar^ Ibn Aïyoub el-Moaferi', le Tunisien, à qui elle avait été communiquée par Behloul Ibn Obeïda en-Nadjmi*, qui l'avait apprise d'Abd Allah Ibn Ferroukh. »]

Il y avait chez les Himyérites une sorte d'écriture nommée mosnad, dont les lettres étaient isolées : ils ne voulaient point qu'on apprît'^ cette écriture sans leur autorisation. C'est des Himyérites que les Arabes descendus de Moder ont appris l'écriture arabe; mais ils s'y montrèrent peu habiles, ainsi que cela arrive pour tout art qui s in- troduit chez un peuple nomade ; jamais il ne parvient à un système régulier; il ne tend point à la perfection ni à l'élégance, à cause de l'incompatibilité qui existe entre la vie nomade et la pratique des arts, et parce que, le plus communément, les nomades n'en éprou- vent pas le besoin. L'écriture arabe resta donc chez eux une écri- ture de peuple nomade, précisément ou à peu de chose près^ telle qu'elle y est encore de nos jours; à moins qu'on ne dise qu'elle pré- sente aujourd'hui plus d'art, parce que les Arabes de ce siècle appro- chent davantage de la vie sédentaire , et ont plus de communications avec les grandes capitales et les Etals régulièrement organisés.

Quant aux Arabes de Moder, ils étaient plus attachés à la vie no- made et plus éloignés de la vie sédentaire que les habitants du Yé- P. 34 2. men, de l'Irac, de la Syrie et de l'Egypte. Au commencement de l'isla- misme, l'écriture n'était pas parvenue chez eux à un haut degré de netteté, de régularité et de perfection; elle n'avait pas même at-

' Pour *JI[ o^-s* V.V lH' sez j,\ ^ ' Pour L^,^i»j', lisez I^Jjù , avec le

iilt (XA*. Dans la même ligne, je lis *Jîu, manuscrit A , l'édition de Boulac et le texte

à la place de juiaj. donné par M. de. Sacy.

' Pour ^^, lisez ,^. " La leçon Loy'jt, celle que M. de Sacy

' Je .suis la leçon de M. de Sacy. a suivie, se trouve dans les manuscrits A,

  • Telle est la leçon donnée par M. de C, D et l'édition de Boulac.

Sacy. •

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