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DIBN KHALDOUN.

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��tardent pas à acquérir une grande fortune. Pendant ce temps, les des- cendants des familles qui avaient eu tant de difficultés à surmon- ter avant de fonder l'empire et d'établir l'ordre dans les provinces , se laissent égarer par le souvenir des hauts faits' de leurs aïeux; rem- plis de présomption et se targuant de la renommée de leurs pères '^, ils se lancent dans la carrière de l'insolence et oublient le respect qui est dû au souverain. Cela l'indispose contre eux; il les éloigne de sa présence et montre du penchant pour les hommes qu'il a tirés du néant, pour des gens qui n'ont pas l'orgueil de la naissance^, qui ne se permettent envers lui aucune familiarité, aucun manque d'égards, et qui se sont fait une règle de lui montrer toujours une profonde soumission, de flatter ses inclinations et de le servir aveuglément dans tous ses projets. De cette manière ils parviennent à exercer une grande influence et à tenir un haut rang dans l'Etat. Tous les re- gards et toutes les pensées se tournent alors vers eux, parce qu'ils jouissent de la faveur du souverain et occupent une haute place dans son estime. Les membres de la famille royale^, toujours hau- tains, toujours fiers de leur naissance, s'attirent de plus en plus le mécontentement du sultan et le forcent, par leur conduite, à leur préférer ses propres créatures. Cela continue jusqu'à la chute de la p. agS. dynastie. Le même fait se reproduit naturellement dans tous les em- pires, et c'est ainsi que les protégés et les clients du souverain arri- vent ordinairement à la fortune. Dieu fait tout ce qu'il veut. [Coran, sour. Lxxxv, vers. 16.)

��'.Pour 'V'ït, lisez >L)' .211 , avec les ma- nuscrits C, D et l'édilion de Boulac.

Je lis AjIoL), à la place de ovLjLj, bien que cette dernière leçon soit celle des éditions imprimées et des manus- crits.

��' Littéral. « qui ne se targuent pasd'une chose ancienne. »

  • Pour yiijil, je lis^tyii, avec l'édi-

tion de Boulac.

' Pour oLkUf, il faut lire J^oJf , avec les mss. C, D et l'édition de Boulac.

��Prolégomènes. — ii.

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