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sa qualité de directeur général des contributions, il lient le premier rang parmi les administrateurs des finances. Le gouvernement turc a partagé la direction générale des finances en plusieurs services, parce que l'empire, ayant pris une grande étendue, fournissait des revenus et des contributions dans une telle abondance qu'un seul homme, quelque capable qu'il fût, n'aurait jamais eu la force de sou- tenir le poids d'une si vaste administration. Le personnage appelé le vizir a la direction générale (de tous ces services); mais il n'en est pas moins le lieutenant d'un des affranchis du sultan, d'un homme ayant une grande influence politique, et tenant un haut rang parmi les chefs militaires. Dans tous ses actes, le vizir doit seconder les vues de son P. 21 supérieur, et s'appliquer avec le plus grand zèle à lui obéir. Ce per- sonnage, qui a le titre d'oslad ed-dar (intendant du palais), est tou- jours un des plus puissants émirs de l'armée.

Au-dessous de la charge exercée par le vizir, il y en a plusieurs avitres, tant de finance que de comptabilité, qui ont été instituées pour des administrations spéciales. Tel est, par exemple, le imdher el-kliass (l'intendant du domaine privé), qui s'occupe des affaires concernant le trésor privé, telles que les apanages du sultan et la part qui lui revient du produit de l'impôt foncier et des contributions, part qui est en dehors de celle qui appartient à la communauté musulmane '. Il agit sous la direction de Yostad cddar. Si le vizir appartient lui-même à l'armée, il ne dépend pas de Yostad ed-dar. L'intendant du domaine est placé aussi sous les ordres du khazen-dar (trésorier), mamlouk chargé du trésor privé, et appelé ainsi parce qu'il est obligé, par la nature de son office, de s'occuper particulièrement des revenus privés du sultan.

Ces indications^ suffiront pour faire connaître le caractère de cette charge, telle quelle existe dans l'empire des Turcs de l'Orient; nous avons déjà indique les attributions qui la distinguent dans les royaumes de l'Occident.

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nese trouvent ni dans les manuscrits C et nuscrits C et D, et l'édition de Boulac. D, ni dans l'édition de Boulac.

Prolégomènes. 4

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