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rement les Béni Abi ’l-Hoceïn 1. Le gouvernement africain, leur ayant trouvé de grands talents administratifs, les plaça dans les mêmes emplois financiers qu’ils avaient remplis en Espagne. Ils exercèrent ces P. 20. charges alternativement avec des fonctionnaires almohades. Plus tard, l’administration des finances échappa à ceux-ci pour tomber entre les mains des employés de la comptabilité et de la correspondance.

L’office de hadjeb ayant ensuite acquis ime grande importance, la personne qui le remplissait eut la direction absolue de toutes les affaires de l’empire. Depuis lors l’administration des finances a perdu de sa considération, et son chef, devenu un subordonné du hadjeb, se trouve placé au niveau des percepteurs ordinaires et dépouillé de l’influence qu’il avait exercée autrefois dans le gouvernement de l’empire.

Sous la dynastie des Mérinides la comptabilité de l’impôt foncier 2 et celle de la solde militaire se trouvent réunies entre les mains d’un seul administrateur. Tous les comptes publics passent par ses bureaux pour être soumis à son examen et recevoir son approbation ; mais ses décisions doivent être contrôlées par le sultan ou par le vizir. Sa signature est nécessaire pour la validité des comptes fournis par les payeurs militaires et par les percepteurs de l’impôt foncier.

Telles sont les bases sur lesquelles on a établi les charges et les emplois administratifs dans un Etat gouverné par un sultan. Les personnes qui remplissent de tels offices tiennent un rang très-élevé, car chacune d’elles a la direction générale (de son administration) et l’honneur de s’entretenir directement avec le souverain.

Sous l’empire des Turcs (Mamlouks), l’administration des finances forme plusieurs services distincts. L’officier appelé nadher el-djeïch (inspecteur militaire) est chargé du bureau de la solde ; celui que l’on désigne par le titre de vizir administre le revenu public, et, en

partenait à cette famille. Selon M. de Gayangos, leur château, qui s’appelait aussi Calât Yahsob, se nomme aujourd’hui Alcala la Real. (Voy. sa traduction d’El-Maccari, vol. I, p. 309.)

’ Pour l’histoire des Béni Abi ’1-Hoceïn on peut consulter l’Histoire des Berbers, - t. II, p. 869 et suiv.

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