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époque plus récente, le Prophète ordonna à ses partisans de se réfu- gier dans Yalhrib, faveur que Dieu avait prédestinée à cette ville. Quand il s'y retira lui-même avec Abou Bekr, le reste de ses par- tisans le suivit et s'y lixa. Le Prophète bâtit sa mosquée et ses maisons dans ce lieu, qui fut prédestiné à cet honneur de toute éternité. Les enfants de Caïla l'accueillirent avec empressement et lui prêtèrent aide et secours; aussi reçurent-ils le nom d'Ansars (aides, auxiliaires). Ce fut de Médine que la doctrine^ de l'islamisme se propagea jus- qu'à ce qu'elle atteignît son entier développement et prévalût sur toutes les autres doctrines.

Quand le Prophète eut vaincu ses concitoyens et pris possession de la Mecque, les Ansars croyaient qu'il les quitterait tout à fait, afin de se fixer dans sa ville natale. Emu des craintes qu'ils exprimaient, il leur adressa un discours dans lequel il déclara qu'il ne les aban- donnerait jamais. En effet, quand il mourut, il trouva dans Médine un noble tombeau. Plusieurs traditions authentiques attestent de la manière la plus positive et la plus évidente l'excellence de cette ville. A une certaine époque, les docteurs de la loi furent en désaccord sur la question de savoir si Médine avait la prééminence sur la Mecque. (L'imam) Malek soutenait cette opinion, en s' appuyant sur une déclaration positive (faite par le Prophète), déclaration qu'il re- gardait comme authentique, et qui avait été transmise par Rafê Ibn Khodeïdj^. Selon cette tradition, le Prophète avait dit : « Médine est meilleure que la Mecque. » Abd el-Ouehhab^ a rapporté cette (opi- nion de Malek) dans son Meaouna. Il y a encore d'autres traditions P. 259. qui, prises à la lettre, pourraient justifier cette opinion, à laquelle, cependant, (les imams) Abou Hanîfa et Chafeï se sont opposés. Quoi qu'il en soit, la mosquée de Médine vient en seconde ligne après celle de la Mecque; dans toutes les parties du monde, les cœurs de

' Li lierai, «la parole. » ^ Le cadi Abd el-Ouehliab Ibn Ali,

' Le tradilionnisle Rafè Ibn Rliodeïdj , généralement connu sous le nom d'Ibn

nalif de Médine et un des Ansars, mourut Taoïic , mourut l'an ^23 de l'hégire (io3i

• l'an yZi (693-69/4 de J.C). deJC).

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