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l’autorité s’étend sur les membres de la race dominante et sur le commun des sujets, sans aucune exception.

Le naïb a quelquefois le droit de nommer à de certains offices et d’en destituer; il accorde ou confirme les pensions de peu de valeur, et ses ordres \ ainsi que ses ordonnances, sont exécutés comme ceux du souverain. Il est, pour ainsi dire, le lieutenant général du sultan, tandis que les hadjeb ne remplacent le prince que pour l’exercice de la justice entre les différentes classes du peuple et entre les militaires, quand ces contestations sont portées devant eux, et pour forcer les réfractaires à se soumettre aux jugements prononcés contre eux. Leur rang est donc au-dessous de celui du naïb.

Quant au vizir, sous la dynastie turque, il est chargé de la rentrée des impôts de tous genres, soit kharaxJj (contribution foncière), soit meks (douanes et octrois), soit capitation. Avec cet argent il subvient aux dépenses du gouvernement et paye les traitements fixes. Il nomme et destitue les employés commis à la perception des impôts, et les a tous sous ses ordres, quels que soient leurs grades. L’usage est que ce vizir soit pris parmi les Coptes qui dirigent les bureaux de la comptabilité et de la perception, parce que, de temps immémorial, ils ont été spécialement chargés de cette administration en Egypte. Quelquefois pourtant, quand les circonstances l’exigent, le sultan nomme à cet office une personne de la race dominante, un Turc de haut rang 2 ou un fils de Turc.

  • A la place de $$$, le manuscrit C et l’édition de Boulac portent $$$, leçon qui me semble préférable.


huissiers. Ce n’est pas là le sens propre de ce mot, tel qu’il est employé par les Arabes de l’Occident. Dans les écrits d’Ibn Khal-

  • M. de Sacy a hésité sur la signification doun , le terme t:»^^».^ se rencontre très-

du mol c^’ïUwj. Il le rendit d’abord par souvent et signifie toujours les personnages

les gens du, commun, puis il ajouta : «Je haut placés, les grands de l’empire. Il dit

pense que ce mot est opposé ici à celui de ( p. 3 1 , 1. 1 4 du t. 11 des Prolégomènes) : ^/« 

iVoi! lies militaires. »(Voy. C/ires(omaMie, iJ.oJf (^ifU»s Ob’! «un des plus grands

t. H, p. 169.) Dans le troisième volume personnages de l’Etat,» et, un peu plus

du même ouvrage, p. 100, il se fonde loin (même page, 1. 17); Jl L^-aAj J qIT

sur une glose d’El-Rharezmi pour lui al- (^^-^^ vj-T»<>-*-j-If cis-^La.^ «personne ne

Iribuer la .signification de valets de pied ou pouvait remplir cette charge, excepté un