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��PROLÉGOMÈNES

��qui sont dans le même cas. Que le lecteur prenne nos observations en considération, et il en reconnaîtra la justesse. [L'air de Cahès a perdu ses mauvaises qualités^ depuis que le sultan de Tunis mit le siège devant cette ville et fit abattre la forêt de dattiers qui fentourait. Cela dégagea un côté de la ville, et permit aux vents de traverser fair des environs et de le mettre en mouvement. Dès lors finfection a disparu 2. Dieu tourne les choses à son gré.]

Afin de faciliter aux citadins la jouissance des commodités de la vie, il faut faire attention à plusieurs choses, eL, en premier lieu, à l'eau. Donc' la ville doit être placée auprès d'une rivière ou se trouver dans le voisinage de plusieurs sources pures et abondantes. L'eau est une chose de première nécessité, et sa proximité épargne beaucoup de peine aux habitants quand ils en ont besoin, C'est un grand avantage pour le public que d'avoir de feau à sa portée. Les environs de la ville doivent offrir de bons pâturages : chaque maître de maison élèvera certainement chez lui des animaux domestiques, pour la propagation, ou pour avoir du lait, ou pour s'en servir comme montures. Ces animaux ne sauraient se passer de pâturages, et, s'il s'en trouve de bons dans le voisinage de la ville, cela est très-com- mode pour les habitants et leur épargne la peine de conduire leurs I'. 2i3. troupeaux à de grandes distances. On doit aussi faire attention à ce

��l'an 1276 de notre ère, par le sultan mé- rinide Abou Youçof Yacoub. (Voyez His- toire des Berbers, t. IV, p. 84.)

' Ce passage ne se trouve pas dans l'é- dition de Boulac ni dan» les manuscrits CetD.

' Ce fut en l'an 781 (1379 de J. C.) que le sultan hafside, Abou '1-Abbas II, fils de l'émir Abon Abd Allah, d petil-fds du sultan Abou Yahya Abou Bekr, assiégea la ville de Cabès. • Il commença ses opé- rations, dit Ibn Kbaldoun dans son His- toire des Berbers, t. III, p. ii3, par dé- vaster les environs de la ville et occuper

��les positions qui devaient en faciliter lal- taque. Les forêts de dattiers furent abat- tues par son ordre, de sorte qu'un vaste territoire, que recouvrait un bois épais, fut mis entièrement à nu. 11 en résulta que l'air y circula librement, et qu'une loca- lité rendue malsaine par l'ombrage épais des arbres et par la décomposition des matières végétales fut parfaitement assai- nie. Ainsi urt acte de sévérité devint une bénédiction de Dieu, de même que cer- taines maladies rétablissent la santé du

��corps.

��L'édition de Boulac porte (jLj.

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