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D'IBN KHÂLDOUN. 249

Pour mettre le lecteur' à même de reconnaître la véritable cause de (ces maladies), nous lui ferons observer que c'est ordinairement la stagnation des vapeurs méphitiques qui les rend nuisibles aux corps animés et aptes à causer des fièvres. Si, au contraire, des courants d'air viennent traverser ces vapeurs et les disperser à droite et à jijauche, cela affaiblira leur qualité infecte ainsi que leur influence délétère sur les êtres animés. Dans une ville qui renferme un grand nombre d'habitants et dont la population est toujours en mouvement, l'atmosphère subit nécessairement des ondulations qui produisent des courants d'air assez forts pour traverser les amas de vapeurs dor- mantes, les remuer et les tenir dans un état d'agitation. Mais, si la ville ne possède que peu d'habitants, ces vapeurs, n'ayant rien qui les agite, restent immobiles, se corrompent au dernier point et de- viennent extrêmement dangereuses.

A l'époque où toute la province d'Ifrîkiya était en pleine culture, la foule d'habitants dont elle regorgeait tenait l'atmosphère dans un mouvement continuel, ce qui contribuait à faire onduler ces vapeurs, P. ai à les agiter et à rendre très-léger le mal qu'elles pouvaient causer. Dans ce temps-là , l'air se corrompait rarement en Ifrîkiya et les épi- démies n'étaient pas fréquentes; mais lorsqu'elle eut perdu une grande partie de sa population, l'air resta stationnaire et s'altéra par le con- tact des eaux stagnantes. Dès lors la corruption de l'air fit de grands progrès, et les maladies devinrent très-fréquentes. Voilà la cause (qui rend les pays malsains^).

Nous avons vu le fait contraire se produire dans certaines villes qu'on avait fondées sans qu'on se fût préoccupé de la qualité de l'air. Les habitants y étaient d'abord peu nombreux et les maladies très- communes; mais, avec l'accroissement de la population, tout cela a changé. Il en est ainsi de la Ville -Neuve , quartier de Fez, qui est maintenant siège de l'empire^. On trouve plusieurs autres villes

��esl bâtie sur la rivière de Fez, à la distance d'environ quinze cents mètres del'ancienne ville, du côté du sud-ouest. Elle fut fondée,

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��' Après (_>>i.Ç , insérez (A). ' Le mot iAj'i est de trop. ' La Ville-Neuve [El-Beled el-Djedîd) Prolégomènes. — n.

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