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tenant un conduit par lequel les habitants de Carlhage faisaient venir l'eau à leur ville, arches qui subsistent encore de nos jours; sans citer d'autres édifices et temples dus à des peuples plus ou moins éloignés de nous, dont l'histoire nous est parvenue et dont nous savons posi- tivement que les corps n'étaient pas d'une grandeur extraordinaire. Le préjugé dont nous parlons est fondé uniquement sur les ré- cits que les conteurs se sont plu à débiter au sujet des peuples d'Ad, de Thémoud et des Amalécites. (Ce qui en démontre la fausseté,) c'est qu'on voit encore de nos jours les demeures que les Thémoud s'étaient taillées dans le roc; une (parole de Mohammed, rapportée dans une) tradition authentique, nous assure que c'étaient là leurs mai- sons. La caravane du Hijdaz y passe presque tous les ans, et les pèle- rins voient ces ha])ilalions, qui n'offrent, soit en profondeur, soit en p. 207. surface, soit en hauteur, que les dimensions ordinaires. Cependant

• on a poussé le (préjugé que nous combattons) à un tel excès que l'on raconte d'Og, fils d'Enak , de la 'race des Amalécites, qu'il tirait de la mer le poisson frais et le tenait tout près du soleil pour le faire rô- tir. On suppose donc que la chaleur du soleil est très-forte dans la région qui l'avoisine. On ignore que la chaleur dont nous sommes affectés est produite par la lumière et a pour cause»la réflexion qu'é- prouvent les rayons solaires en frappant la surface de la terre et l'at- mosphère. Le soleil, par lui-même, n'est ni chaud ni froid; c'est un astre lumineux, qui n'a pas de tempérament particulier. Nous avons déjà touché une partie dé ces matières dans la seconde section ', où nous avons établi que les monuments laissés^ par une dynastie quel-

• conque sont en proportion de la puissance dont elle avait joui dans son origine.

' Voy. 1" partie, page SSg. leçon. (Voyez le texte arabe de la pre-

L'édition de Boulac porte ;Ljl j! mière partie, page t"lv, au titre du cha- Jjtwl, ce qui est effectivement la bonne pitre.)

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