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D'IBN KHALDOUN.

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��Ce n'était pas par gaieté de cœur que je m'agitais, mais au souvenir de cer- taines choses.

Ce poëme renferme environ cinq cents vefs, ou même mille, à ce qu'on dit. On y trouve beaucoup d'indications relatives à l'empire des Almohades, des allusions au Fatémide (attendu) et à d'autres personnages remarquables, mais on y reconnaît évidemment l'ouvrage d'un faussaire. Une autre melhama existe dans le Maghreb; c'est une inelâba ^ dont les vers sont du mètre nommé zedjel^, et qui , dit- on , fut composée par un juif. Dans cette pièce, l'auteur rapporte des jugements astrologiques tirés des conjonctions qui eurent lieu de son temps, celles, par exemple, des deux planètes supérieures' (Saturne et Ju- piter), des deux planètes malheureuses (Saturne et Mars), et d'autres. Il y mentionne aussi qu'il périrait à Fez d'une mort violente, ce qui, dit-on, lui arriva. Ce poëme commence ainsi* :

La teinte de cette (voûte) azurée offre ce qu'il y a de mieux pour son illustra- tion^; comprenez bien, ô peuple! cette alhision.

��gnifier le tobbaïen , ou , comme on le dirait en français, V impérial. Le poëme était pro- bablement un morceau de flatterie à l'a- dresse de la dynastie almohade-liafside. Les Tobba, célèbre dynastie bimyarile, régnèrent sur le Yémen dans les temps anlé -islamiques, et, selon une des lé- gendes qui eurent cours dans le Magbreb, Masmoud, le père de toutes les tribus masmoudiennes - almohades, descendait d'En-Noman, fds de Himyer Ibn Abd Ghems Seba , aïeul de la dynastie des Tobba.

' Ce mot, dans le langage ordinaire, signifie une bagatelle , un jeu d'esjirit, une bouffonnerie; mais il désigne ici très-proba- blement un certain genre de poëme.

' Voyez le Darslelluny der Arabischen Verskunst de M. Freytag, p. 459-

' Voyez ci-devant, page 217, ligne 5.

��Le Dictionary of technical terms.p. Ifl«6, article <->-^y, dit que Saturne et Ju- piter sont les deux planètes supérieures.

' Le mètre des vers suivants est une espèce de ^^ , formée de deux jjJjiûa.»..» et d'un cj,^à»; mais, pour adapter à ces pieds les mots qui composent les vers , il faut très -souvent les prononcer à la ma- nière vulgaire, sans tenir compte des mo- tions et des désinences grammaticales.

" Dans ce morceau et dans ceux qui viennent après , les auteurs se sont expri- més, à dessein, d'une manière très-obs- cure. Pour comprendre leurs vers, il fau- drait connaître les faits et les personnages auxquels ils font allusion , posséder la clef de leurs chiffres alphabétiques, et avoir sous les yeux un texte sans défaut. Mais il est à peine nécessaire de dire que, dans les manuscrils, les copistes ont altéré

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