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D'IBN KHALDOUN. 223

opposée (à celle-là). » — « On s'accorde à déclarer, dit Djerach, que la ruine de l'univers s'effectuera par la prédonninance de l'eau et du feu, en sorte que tous les êtres sublunaires périront, (lela aura lieu quand le cœur du Lion (Régulus) sera le secteur du vingt-quatrième degré, qui est le terme de Mars, c'est-à-dire à l'expiration de neuf cent soixante ans. « 

Le même auteur rapporte que le prince du Zabulistan , c'est-à- dire de Ghazna, envoya à El-Mamoun, parmi d'autres présents, le philosophe Douban, et que celui-ci travailla pour son nouveau maître dans la partie des élections^, en lui indiquant le moment favorable de combattre son frère (El-Amîn) et de confier à^ Taher le drapeau de commandement. El-Mamoun, dit-il, apprécia hautement le savoir de ce philosophe et lui demanda combien de temps fempire resterait dans sa famille. Douban l'informa que l'autorité passerait de ses en- fants à ceux de son frère, et que les Adjem^ se rendraient maîtres de l'empire des Khalifes. « Les Deïlemiles , dit-il , y gouverneront d'abord et d'une manière heureuse, pendant cinquante ans; ensuite leui position deviendra graduellement plus mauvaise, jusqu'à ce que les Turcs se montrent du côté du nord-est. Ceux-ci étendront leur empire jusqu'à la Syrie et fEuphrate, et feront la conquête de l'Asie Mineure. Ensuite, dit Douban, arrivera ce qui plaira à Dieu. El-Mamoun lui demanda d'où il tenait ces renseignements, et il l'informa qu'il les avait tirés des livres des philosophes et des maximes (astrologiques) posées par l'Indien Sissa Ibn Daher, inventeur du jeu d'échecs*. » Je ferai observer que les Turcs dont l'apparition est mentionnée par Douban comme devant avoir lieu après celle des Deïlemites étaient les Seldjoukides, et que leur empire prit lin vers le commencement du septième siècle (de l'hégire). «La conjonclion, dit Djerach, ira P. 191.

' La doctrine ties élections (cj'jLyCi.1) * Littéral, «de nouer pour. » (Voyez ci-

traite de la manière de trouver le temp.s devant, p. 5o, note 1.) convenable pour échapper à un malheur ' Le mot Adjem s'emploie pour dési-

gner les peuples étrangers , les non-Arabes. ' Voyez le Biograpliical dictionary d'Ibn Khallikan, vol. III, p. 71 et suiv.

��dont on se voit menacé, ou pour s'embar- quer dans une entreprise dont on désire la réussite.

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