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Chez les astrologues, les précliclions qui conceinenl les dynasties s’appuient sur des jugements dérivés de l’inspection des astres. Les prédictions touchant les choses d’un intérêt général, comme, par P. i8(i. exemple, l’avenir des empires et des dynasties, se tirent des conjonctions planétaires et surtout de celle des deux planètes supérieures, Saturne et Jupiter. Une conjonction de ces astres a lieu une fois tous les vingt ans; puis elle se reproduit dans le même trigone, mais dans un signe qui est en trine dexter ’. Ensuite elle reparaît dans un autre (signe du trigone), et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle se présente douze (ois successivement dans le même trigone. Après avoir mis soixante ans à se montrer dans les signes qui composent le trigone, elle les parcourt de nouveau dans le même espace de temps; puis elle s’y montre encore une troisième et une quatrième fois. C’est ainsi qu’elle met deux cent quarante ans pour paraître douze fois dans le même trigone et se montrer quatre fois dans chaque signe du trigone. En se transportant d’un signe à une autre, elle se dirige vers le trine aspect dexter^, et passe au trigone suivant, c’est-à-dire dans le signe qui touche immédiatement au dernier signe du trigone dans lequel elle s’était présentée d’abord. Telles sont les conjonctions des deux planètes supérieures. On les distingue en trois classes : les grandes conjonctions, les petites et les moyennes. Une grande conjonction, c’est le retour simultané des deux planètes supérieures au même degré (d’un même signe) ’du zodiaque, (ce qui arrive) à l’expiration de neuf cent soixante ans. Une conjonction moyenne est la réunion de ces planètes dans chaque trigone, ce qui a lieu douze fois (de suite) dans l’espace de deux cent quarante ans, puis elle se reproduit dans un autre trigone. Une petite conjonction se produit quand les mêmes planètes, après s’être réunies dans un même signe, se montrent en-

’ Chez les astrologues il y avait quatre Irigones ou Iriplicités, dont chacun se com- posait de trois signes du zodiaque, éloignés de cent vingt degrés l’un de l’autre. Lo trine ou trine aspect, c’est quand une planète est éloignée d’un asire du tiers du zodiaque. F^e trine sinisler est celui dont les degrés se comptent en suivant l’ordre des signes; le Iriite dexter en est le contraire.

’ C’est-à-dire, contrairement à l’ordre des signes.