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D'IBN KHALDOUN.

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��avaient obtenu ces connaissances par une faveur spéciale de Dieu et par la voie de la révélation, grâce qui s'accordait facilement à des ouélis (saints) comme eux. (Ces prédictions) étaient écrites sur la peau d'un petit taureau, laquelle restait toujours en la possession de Djâfer. Haroun el-Eïdjli répéta ces indications sur l'autorité de Djâfer, et les inscrivit dans un volume qu'il intitula El-Djefr, d'après le nom donné à la peau dont il avait copié le contenu. Le mot djefr, en langue arabe, signifie petit. Dès lors ce terme fut employé par les chîïtes pour désigner le livre en question. Dans ce volume se trouvaient des commentaires sur certains passages du Coran , et l'ex- plication du sens caché qu'ils renfermaient; ces éclaircissements étaient très-singuliers et se donnaient sur l'autorité de Djâfer es-Sadcc. Il y a une lacune dans la série des traditionnistes qui se sont transmis le contenu du Djefr, et personne ne sait où est le volume original. On n'en cite que des passages détacbés dont on essaye de tirer des in- dications sur l'avenir, et dont rien ne garantit l'authenticité. Si l'on pouvait faire remonter ces passages par une filière non interrompue jusqu'à Djâfer, ou même à un membre de sa famille, on aurait des renseignements d'une grande autorité, vu le caractère personnel de ces hommes, auxquels Dieu avait donné des marques spéciales de sa faveur. On sait positivement que Djâfer annonça d'avance à quel- P. i85. ques-uns de ses parents certaines choses qui , en effet , leur arrivèrent ainsi qu'il l'avait dit. 11 prédit à son cousin Yahya Ibn Zeïd qu'il al- lait se faire tuer; mais celui-ci n'eut aucun égard à l'avertissement. On sait qu'il se mit en révolte (contre le khalife), et perdit la vie à Djouzdjan'. Or, puisque d'autres personnages que les (descendants de Mohammed) ont reçu de Dieu la grâce de faire des choses surnatu- relles, que ne devons-nous pas penser de ceux-ci? On connaît leur savoir et leur piété; on sait qu'un reste de fesprit prophétique se trouvait chez eux, et que Dieu leur avait accordé sa faveur toute spé- ciale, faveur qu'il montra toujours à la noble souche (de leur famille),

��Voyez la i" partie, p. ^07.

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