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spécialement réservés à l'aulorité souveraine, ne manquèrent pas d'y ajouter ceux de hadjeb et de dhoa 'l-oaizareteïn (possesseurs des deux vizirats). Par ce dernier titre, on désignait le fonctionnaire qui rem- p. 12. plissait simultanément le vizirat de l'épée et celui de la plume. Le titre de hadjeb se donnait à l'officier qui empêchait qui que ce fût, grand ou petit', de pénétrer chez le sultan.

Dans les dynasties du Maghreb et de i'Ifrîkiya , le nom de hadjeb était resté inconnu, parce qu'elles avaient toujours conservé la ru- desse de la vie nomade. Il fut employé, mais assez rarement, par les Fatemides de l'Egypte, à l'époque de leur plus grande puissance, quand l'habitude de la vie sédentaire avait porté ce peuple à un haut degré de civilisation.

Les Almohades, au moment de fonder leur empire, n'étaient pas assez avancés en civilisation pour rechercher des titres ni pour éta- blir des charges désignées par des noms spéciaux. Chez eux, cela ne se fit que plus tard. Le seul office qu'ils instituèrent fut celui de vizir. Ils avaient commencé par en donner le titre au secrétaire que le sultan s'était adjoint pour l'expédition de ses affaires privées. Tels furent Ibn Atia et Abd es-Selam el-Koumi*. Le vizir avait, de plus, le con- trôle de la comptabilité et des affaires de finances. Plus tard, le titre de vizir ne se donna qu'à des membres de la famille royale, tels qu'Ibn Djamê^. A cette époque, le nom de hadjeb n'était pas connu des Almohades.

Dans les premiers temps des Hafsides de I'Ifrîkiya, le ministre qui aidait le sultan par ses lumières et par ses conseils, et qui gouvernait l'empire tenait le rang le plus élevé dans l'Etat et portait le titre de cheikh des Almohades^. Il nommait à tous les emplois, il destituait, il commandait les armées et présidait aux opérations militaires. Un autre fonctionnaire, appelé le saheb el-achghul (l'homme d'affaires), diri-

' \oy. Histoire des Berbers, l. Il, p. \^5, ' Les Hafsides professaient la même

196. doctrine religieuse que les Almohades et

^ Voy. Histoire desBerbers.t. II, p. 226, appartenaient à la même race qu'eux. 227 et suiv.

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