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D'IBN RHALDOUN.

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��somme de 908', somme qui indique le temps que la religion musul- mane doit durer, et qu'il faut ajouter aux milliers (d'années) écoulées'^ avant la mission de Mohammed. Il ajoute' : « Il n'est pas impossible que telle ne soit la véritable portée et la signification de ces lettres. " A mon tour, je dis que ces paroles, Il n'est pas impossible, etc. ne nous obligent pas à regarder l'opinion de Soheïli comme probable, ni à l'accepter avec confiance. Il l'adopte en se fiant à l'histoire des fils d'Akhtab, telle qu'Ibn Ishac* l'a racontée dans son Kitab es-Sïer^. Ce furent deux docteurs juifs : l'un se nommait Abou Yacer, et l'autre Hoeï. Quand ils entendirent prononcer les lettres élif, lam, mim, ^t , ils pensèrent qu'elles indiquaient le temps que (le monde) devait du- rer, et, les ayant évaluées d'après le procédé du hiçab el-djomel, ils trouvèrent que la somme en était soixante et onze. Cet espace de temps leur paraissait très-court, et Hoeï alla demander au Prophète s'il restait encore des lettres, et obtint pour réponse élif, lam, mîm, sad, ijail. Il répéta sa demande, et le Prophète lui répondit : élif, lam, re, jJl. Ayant demandé encore, le Prophète lui dit : élif, lam, mim, ré, ^i. Ce dernier groupe de lettres représente le nombre 271. Trouvant cette période trop longue, il s'adressa au Prophète en ces termes : «La chose que tu dis, o Mohammed! nous semble bien embrouillée; nous ne savons si le nombre que tu nous donnes est grand ou petit. » Les juifs s'éloignèrent alors, mais Abou Yacer leur dit : «Qu'en savons-nous? Peut-être nous a-t-il donné la somme de toutes ces lettres, c'est-à-dire 70^ ans. » Ibn Ishac fait observer que, à cette occasion, fut révélé le verset suivant : Parmi les versets [qui composent le Coran), les uns offrent an sens certain et servent de hase à ce livre. [Coran, sour. m, vers. 6.) Or cette anecdote ne prouve P. 182. nullement que la durée de la religion doive être évaluée d'après la signification numérique de ces lettres, car elles n'indiquent des nom- bres ni par leur nature propre, ni d'après des principes fondés sur la

��' La bonne leçon est ijLjt«»j. ' Pour ^^txïX\,■ lisez (^ijull- ' Avant ûfj, insérez jli.

��' Voyez la i" partie, pagn 5, note i. ' Voyez le Siret er-Hasoul, édition de M. VVùstenfeld, page rvv-

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