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��PROLEGOMENES

��Notre professeur, Mohammed Ibn Ibrahim el-Abbeh ', nous a fait le récit suivant : « Au commencement du viii* siècle, et sous le règne du sultan (mérinide) Youçof Ibn Yacoub, un individu qui professait les 4,octrines du soufisme, et qui portait le surnom de Touïzeri, ce qui P. 17/1. veut dire le petit Touzerien^, parut au ribat de Massa, et se donna pour le Falémide attendu. S'étant fait suivre par un grand nombre de gens de Sous, appartenant, les uns à la tribu de Guezoula', et les autres à celle de Zanaga (ou Sanhadja), il se rendit tellement puissant qu'il aurait pu devenir très-redoutable. Les émirs qui gouvernaient les tri- bus masmoudiennes en conçurent des appréhensions pour leur propre autorité, et Es-Sekcîoui* (un de ces chefs) aposta des gens qui assas- sinèrent cet homme dans son lit. Cela fit manquer l'entreprise. Quelque chose de semblable eut lieu entre les années 690 et 700^ (1291- 1 3oo de J. C). Un individu appelé El-Abbas parut chez les Ghomara (du Rif marocain) et prétendit être le Fatémide. Ayant entraîné une foule de gens de la basse classe, il prit d'assaut la ville de Bades (Vêlez de Gomera), et y brûla les bazars; ensuite il marcha contre El-Mezemma (Alhucema), où il mourut assassiné, sans avoir pu accomplir ses projets. Les tentatives de cette espèce ont été très-fréquentes. » A ce sujet le même docteur nous raconta un fait assez singulier. Il était parti pour faire le pèlerinage du ribat d'EI- Obbad*, lieu où le cheïkh Bou Medin est enterré, et qui se trouve

��' L'auteur parle de ce personnage dans son autobiographie. (Voy. l'introduction de a 1" partie, page xxiv.)

' La ville de Touzer est située dans le Djerîd tunisien.

' Pour iJ_5<3.i7lisez iu^yy [Voy. Histoire des Berbers, t. Il, p. 116.)

' Pour fj^MX^j], lisez i_5j*.»«.X4«jl. (Voy. Histoire des Berbers, t. 11, p. 269.) Le chef désigné par ce surnom se noraruait Omar Aguellîd. {Ibid, p. 270.)

' Cela arn'va l"an 696 de l'hégire ( 1396-1297 de J. C).

��' El-Obbad [les adorateurs) est le nom du cimetière attenant à la zaouia (chapelle , tombeau , école et couvent) de Bou Medîn , située à deux kilomètres sud-est de Tlem- cen.

' El-Macarri a donné une longue notice sur ce saint personnage dans son hisloirjc du vizir Liçan ed-Dîn. Dans la Revue afri- caine de 1862, M. Brosselard a consacré un long et intéressant article à la des- cription de la zaouïa de Bou Medîn et à l'histoire de ce docteur.

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