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��PROLEGOMENES

��suspect (comme autorité) et à la réputation d'un inventeur (de tra- ditions)'.

Termidi et Abou Dawoud ont reproduit (au sujet du Mehdi) une tradition qu'ils font remonter jusqu'à Ibn Masoud^. Ils déclarent la tenir d'Acem Ibn Abi 'n-Nedjoud^ l'un des sept lecteurs'^, qui disait l'avoir reçue de Zirr Ibn Hobeïch ^, auquel elle aurait été communiquée par Abd-Allah Ibn Masoud. «J'ai entendu, dit celui-ci, le Prophète prononcer ces paroles : Quand même le monde n'aurait qu'an jour à exister'^, certes, Dieu prolongerait ce jour jusqu'à ce qu'y ressuscitât un homme à moi, ou an membre de ma famille, dont le nom sera le même que le mien, et dont le père portera te même nom que mon père. » Voilà le texte d'Abou Dawoud, qui le donne sans y ajouter d'observation. Or il a dit, dans sa célèbre épître^: « Ce qu' (Abou Dawoud) a inséré dans son livre, sans y ajouter aucune observation, est (à ses yeux) irré- prochable. I' Termidi rapporte la même tradition sous cette forme : Le monde ne s'en ira pas jusqu'à ce qu'un homme de ma famille règne sur

��' Je lis f-^)-

' Abd Allah Ibn Masoud, célèbre tradi- liunnisle el un des Compagnons de Moliaui- raed , mourut à Koufa l'an 32 de l'hégire (652-3 de J. C).

' Abou Bekr Acem Ibn Abi 'n-Nedjoud , alTranchi de !a tribu de Djedîma, était très-versé dans la connaissance du texte coranique. Il moiirul à Koufa, l'an 127 (744-745 de J.C).

' Dans le premier siècle de l'islamisme, le texte du Coran s'écrivait sans points- voyelles et sans points diacritiques. Pour le lire correctement, il fallait l'avoir appris par cœur et bien connaître les diverses le- çons reçues dans les écoles de Basra, de Koufa et autres lieux. On distinguait par le titre de lecteurs ceux qui possédaient ce talent. Les sept principaux lecteurs sont El-Kisaï, Acem , Abou Anir, Yacoub , Nafê , Hamza et Ibn Kethîr. On trouvera, vers

��la lin de ce volume, un chapitre sur les leçons coraniques.

^ Dans le texte arabe, supprimez le mot 3t. — Zirr Ibn Hobeïch reçut des tradi- tions d'Omar, d'Olhman, d'Ali, d'Ibn Ma- soud et de plusieurs autres Compagnons de Mohammed. Il mourut l'an 82 (701 de J. C), à l'âge de cent vingt ans.

' Je n'essaye pas de rendre les mots Jli istXJU, qui se trouvent dans lous les ma- nuscrits. Ils peuvent signifier insaper addi- dil, ou bien dixil Zaïda. Un traditionniste assez célèbre portait ce nom. Dans l'édition de Boulac ces deux mots si erabarrassanis ne se trouvent pas.

' Je no sois s'il s'agit ici d'Ibn Abi Klieï- thema ou de Solieïli. Peut-être est-ce do celui-ci, qui, en effet, composa une épîlre assez célèbre , dans laquelle il traite de l'An- téchrist et du Mehdi. En ce cas , la phrase est d'Ibn Khaldoun.

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