Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome II.djvu/137

Cette page n’a pas encore été corrigée

. D'IBN KHALDOUN. 129

table recherchée, de beaux habits, des palais magnifiques, de belles armes et des écuries remplies d'excellents chevaux. Aussi les recettes du gouvernement ne couvrent plus les dépenses, et, de là, une se- conde atteinte portée à l'empire du côté des finances, ce qui, avec la première, amène la faiblesse et la décadence. Quelquefois aussi les chefs se disputent le pouvoir, bien qu'ils soient incapables de lutter contre les peuples voisins qui menacent l'empire, ou de ré- primer les tentatives des rivaux de la famille régnante. Les habi- tants des provinces frontières profitent aussi de la faiblesse du gou- vernement pour se rendre indépendants, et le souverain n'a pas la force de les remettre dans la voie de l'obéissance. Alors commence le rétrécissement des limites auxquelles l'empire avait atteint d'abord. Pour faciliter l'administration de l'Etat S on lui trace une nouvelle frontière en dedans de l'autre; mais la faiblesse des troupes, leur inertie, le manque d'argent et la diminution du revenu font, à l'égard de cette frontière, ce qui s'était fait à l'égard de la première. Le souverain se met à modifier les règlements que l'on avait observés jusqu'alors pour l'administration de l'armée , des finances et des pro- vinces; il croit pouvoir régénérer l'Etat s'il parvenait à établir l'équi- libre entre les recettes et les dépenses, à donner à l'armée une bonne organisation , à réformer l'administration des provinces , et à couvrir la solde des troupes et les traitements des employés par une meil- leure répartition des produits de l'impôt. Pour arriver à son but, il suit, dans tous leurs détails, les règlements observés dans les pre- miers temps de l'empire; mais, malgré ces changements, les causes P. ii6. du mal persistent et menacent l'Etat de tous les côtés. Dans cette période, l'empire éprouve encore ce qui lui était arrivé dans la pré- cédente, et le souverain est obligé de lutter contre les mêmes diffi- cultés qui s'étaient présentées alors. Il emploie les mesures - dont on s'était déjà servi; il espère éloigner un mal qui reparaît toujours, et qui entame de tous les côtés l'intégrité de l'empire; enfin il établit

' Le manuscrit A porte uk^-^jo', qui est la bonne leçon. — ' Je lis yv JL, Prolégomènes. — ii. 17

�� �