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VOYAGES

[texte arabe]

Le neuf de ramadhân, le gendre du vizir mourut. Sa femme, la fille de ce ministre, avait été déjà mariée au sultan Chihâb eddîn ; mais aucun de ces deux époux n’avait cohabité avec elle à cause de son jeune âge. Le vizir, son père, la reprit chez lui et me donna sa maison, qui était au nombre des plus belles. Je lui demandai la permission de traiter les fakîrs revenant de visiter le Pied d’Adam, dans l’île de Ceylan (voir ci-après). Il me l’accorda et m’envoya cinq moutons, animaux qui sont rares chez ces insulaires, car on les y apporte du Ma’bar (côte de Coromandel), du Malabar et de Makdachaou. Le vizir m’expédia également du riz, des poulets, du beurre fondu et des épices. Je fis porter tout cela à la maison du vizir Souleïmân, le mânâyec (amiral), qui prit le plus grand soin de le faire cuire, en augmenta la quantité, et m’envoya des tapis et des vases de cuivre. Nous rompîmes le jeûne selon la coutume, dans le palais de la sultane, avec le grand vizir, et je le priai de permettre à quelques-uns des autres vizirs d’assister à mon repas. Il me dit : « Moi aussi je m’y rendrai. »