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à 1907 ne répondent-ils pas mieux que je ne saurais faire aux accusations qu’une certaine presse ne ménagea guère à l’auteur d’En route ? D’ailleurs, le lendemain de sa mort, dans l’article que j’ai cité plus haut, M. Henri Brémond ruinait, avec une impeccable sûreté, les arguments plus ou moins spécieux des adversaires de mauvaise foi.

Lire cette pénétrante étude, c’est se convaincre que Huysmans, tout en conservant ses procédés d’écriture et ses théories artistiques, a conquis, le jour où il est entré dans l’Église, le don du lyrisme religieux ; qu’il a su, dès lors « humaniser la dévotion », en ce sens qu’il la montrait accessible à tous, non pas exempte de tracas, de doutes et d’angoisses, mais maternelle aux cœurs qu’elle berce et qu’elle réconforte.

Néanmoins il ne lui suffisait pas de « l’humaniser » pour les autres, il voulait la pratiquer lui-même dans ce qu’elle a de plus pur et de plus mystique.

Pendant la période d’enthousiasme qui suit la conversion, il compose la Cathédrale, traité de symbolique chrétienne, mais surtout hymne d’amour à Notre-Dame de Chartres. Il devait cet acte de reconnaissance filiale à la Vierge, qui l’avait assisté si miséricordieusement et qu’il a chantée « en des termes, dit M. Brémond, dont saint Bernard lui-même ne dépasse ni la sincérité ni la tendresse. Les scrupules, l’intimité fri-