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sont médiocres. Celle qui vient après la mitre d’apparat dite « précieuse », s’appelle, en langue liturgique, « l’auriphrygiate » ; elle est tout bonnement découpée dans une étoffe d’or plus ou moins pur ; quant à la troisième, « la simple », qui consiste en un carton revêtu de moire ou de soie, elle ressemble à un pain de sucre de papier blanc.

— On l’emploie à quoi, celle-là ?

— L’Abbé la coiffe pour les offices des morts, pendant la Semaine Sainte, les jours de prise d’habit ; elle est à la fois de minime importance et de deuil.

— Il est certain que pour la beauté des cérémonies, l’on fait aussi bien qu’à Solesmes ici, dit Mlle de Garambois ; mais dame aussi, nous avons la chance d’avoir un cérémoniaire incomparable, très savant dans sa partie.

— Et ce qui vaut peut-être mieux encore, un homme de goût, ajouta Durtal.

— Ce grand, un peu chauve, qui a l’air si distingué ? demanda Mme Bavoil.

— Oui, le père d’Auberoche. Il raffole de son métier et il se donne un mal ! Soyez sûr qu’il a passé, pour réussir cette fête de la toussaint, une nuit d’insomnie ; mais aussi, pas une manœuvre manquée ; son petit monde d’enfants de chœur et de novices évolue sans qu’il y ait jamais le moindre accroc. Il a su imposer des attitudes hiératiques aux assistants ; il a su retrouver la vieille senteur des cloîtres du Moyen-Age ; voyez, en tant que menu détail, la vimpa, cette écharpe de satin qui couvre les épaules du porte-crosse et du porte-mitre et retombe sur le devant, ainsi qu’un châle, en deux