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— Tu autem, Domine, miserere nobis.

Et tous, dans un brouhaha de pieds, se levaient et répondaient sur le même ton :

— Deo gratias.

L’Abbé, de sa voix un peu chevrotante, mais qui s’assurait et s’amplifiait vers la fin des oraisons, commençait :

— Confiteantur tibi, Domine, omnia opera tua.

— Et sancti tui benedicant tibi, répliquait le chœur.

Ainsi qu’au Benedicite, toutes les têtes se courbaient au gloria et l’Abbé prononçait la prière :

— Agimus tibi gratias, omnipotens Deus, pro universis beneficiis tuis, qui vivis et regnas in saecula saeculorum.

— Amen.

Et l’on pivotait sur soi-même et, à la queue leu leu, l’on quittait le réfectoire, les moines les premiers et l’Abbé le dernier ; l’on suivait le cloître, en récitant le miserere, jusqu’à la chapelle où se terminait l’office des grâces.

Une fois sorti de l’église, l’Abbé invita, suivant l’usage, ses hôtes à prendre le café.

La salle destinée à ce genre de réception était située, au bas de l’escalier menant aux deux étages des cellules, dans un petit corridor communiquant par une porte basse avec l’allée ogivale du cloître.

C’était une salle massive, à murs énormes, si profonds que dans les embrasures des deux croisées l’éclairant sur le jardin, l’on aurait pu y allonger des lits. Ces murs badigeonnés au lait de chaux et parés de photographies, représentant des vues de cette ancienne partie de l’abbaye, étaient ornés d’une cheminée, en