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III

Vous êtes de la maison, vous ; je ne vous lave plus les mains, dit en riant le père abbé à Durtal et à M. Lampre ; allez tout droit à votre place.

Et l’Abbé s’effaça devant eux et s’arrêta sur le seuil du réfectoire.

Il avait près de lui deux moines, l’un qui tenait un bassin et une aiguière d’ancienne faïence et l’autre, une serviette. Un prêtre de passage s’avança ; l’abbé prit l’aiguière et lui versa, en signe de bienvenue, quelques gouttes d’eau sur les doigts et le père hôtelier fit signe à cet ecclésiastique de le suivre et le plaça près de Durtal.

Le réfectoire était une pièce immense avec plafond à poutrelles posé sur des consoles curieusement ouvragées de marmousets et de fleurs. Il appartenait, ainsi que la salle du chapitre, l’oratoire intérieur et la chambre de réception des hôtes, aux premiers bâtiments du monastère qui remontait au quinzième siècle. C’était tout ce qui subsistait, avec un grand escalier à vis et de vieilles caves, de cette partie de l’abbaye ; les autres constructions avaient été édifiées ou au dix-septième siècle, ou récemment.