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tion, la Toussaint, la Dédicace des Églises. À propos de cette dédicace, lisez, dans le pontifical, la liturgie de la consécration d’une église ; vous trouverez, dans le texte de cette cérémonie, l’art du symbolisme porté à sa dernière puissance.

— Je l’ai lu et aussi le Pontifical des Vierges ; nous sommes du même avis, mon père ; le sublime est là ; mais c’est justement parce que j’adore la liturgie que je la voudrais sans taches et sans trous ; ce ne serait pas impossible, à obtenir pourtant, car le trésor de ses cassettes oubliées est immense. Il suffirait de l’ouvrir et de remplacer par les pièces de premier ordre que l’on en tirerait, les pannes dont le service divin s’encombre.

— Vous en parlez à votre aise, l’expérience est consommée et elle vous donne tort. Voyez ce que l’on a amendé de fois nos livres et rien n’est complet, rien n’est à point !

— Parce que les gens qui les ont révisés étaient sans doute des savants mais qu’ils n’étaient pas en même temps des artistes !

— Enfin, vous serez plus indulgent, j’espère, pour notre missel et notre bréviaire, à nous. Certes, il n’est pas exempt de reproches, mais vous avouerez qu’il est, dans ses grandes lignes, superbe. Moins chargé de fêtes adventices qui suppriment les offices des dimanches ou des féries, comme les fêtes de la sainte famille, de la prière au jardin des olives, de la sainte couronne, du saint suaire, des cinq plaies, de la lance et des clous, il a gardé une délectable saveur des anciens âges. Il a, le premier, recueilli les hymnes qui figurent maintenant dans le canon. C’est, en effet, saint Benoît qui